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Il est des villages dont les richesses et les atouts éclatent dès le premier abord aux yeux du visiteur qui s'y arrête. Il en est d'autres, dont le patrimoine, discrètement enfoui et conservé dans les cœurs, les pierres et les bois, presque à l'abri des regards, n'accrochent pas immédiatement l'attention. Landreville est un de ces endroits chargés d'histoire et de coutume, mais résolument tourné vers l'avenir, enraciné dans son terroir champenois, avec ses habitants au caractère bien trempé.

 

Arriver par la route à Landreville c'est découvrir le village de loin, et avoir une première vue panoramique d'un bourg alliant la construction et la modernité des installations viticoles. L'église domine l'ensemble et semble le protéger.

 

Très vite, on est en contact avec ce qui est depuis toujours l'activité vitale du village et de ses habitants, la viticulture.

 

Landreville s'est formée à partir de deux fiefs, le fief Bouverot autour de l'église et le fief Mailly. Ces deux fiefs contigus ont été réunis en une seule main au fil des alliances durant le moyen-âge et se sont rapprochés pour ne faire qu'un seul village.

 

Si l'on s'éloigne un peu et que l'on regarde l'ensemble du finage de Landreville, on s'aperçoit que la vigne, même si elle occupe une part non négligeable du terroir, laisse aussi place à la forêt et à l'agriculture.

 

La ferme du Fragne, cernée par les bois sur le coteau sud est un exemple de la diversité que notre sol peut offrir et la culture des céréales ou l'élévage ont été souvent au fil des siècles des dérivatifs indispensables à la survie des habitants, durant les périodes où la vigne ne nourrissait plus son homme. Cett ferme du Fragne, qui était une grange de l'abbaye voisine de More, bien isolée, a été aussi, ponctuellement, un haut lieu de résistance.

 

 Une prise de vue du Suchot fait apparaître de grandes surfaces boisées et la diversité du paysage.

 

Landreville est signalée pour la première fois en 1076, mais la vie existait ici depuis une période fort reculée. Un érudit qui avait acquit une propriété rue de la Vieille halle et qui avait entrepris quelques travaux a découvert les restes d'un cimetière mérovingien.

 

 Derrière le mur de la propriété, plusieurs sarcophages ont été découverts, ainsi que nombre d'objets de cette époque. Ils ont été donnés aux archives de Bar-sur-Seine, où ils se trouvent encore et apparaît qu'il doit rester de nombreux vestiges de cette époque dans le parc. D'ailleurs, on a découvert aussi nombre d'objets de différentes époques anciennes tout autour du village où passaient plusieurs voies romaines.

 

 Bien que désormais champenois par la grâce de l'administration révolutionnaire, le village a longtemps été d'obédience bourguignonne. Landreville a été longtemps en possession des ducs de Bourgogne et a dépendu pendant des siècles de l'évéché de Langres. Landreville a deux caractéristiques principales : c'est un village vigneron, avec ses petites ruelles étroites et sa forte concentration sur lui-même et c'est aussi un village bourguignon, avec ses maisons en pierres et ses porches et descentes de caves ouvrant sur la rue.

 

De nombreuses ruelles sillonnent le village. Ici un passage près de l'église resté pour notre bonheur dans son juse du passé avec encore les iris qui jalonnaient, il n'y a pas si longtemps les rues de la commune.

 

 

De nombreuses ruelles sillonnent le village. Ici un passage près de l'église resté pour notre bonheur dans son juse du passé avec encore les iris qui jalonnaient, il n'y a pas si longtemps les rues de la commune.

 

La tarette

 

La rue du fief Mailly

 

La rue Notre Dame

 

La vielle Halle

 

 

En descendant vers la rivière nous passons devant la gare. Au 19e siècle, nos villages de la vallée de l'Ource qui produisent en quantité vins, alcools et bois, sont enclavés et l'avènement du chemin de fer est un progrès dont ils vont profiter par la mise en service en 1902 de la lign19e Cunfin, les Riceys. La ligne devait s'étendre plus loin, mais la guerre de 1914 met fin à ces projets d'extension. Une gare est donc construite à Landreville et les terrains pour installer la ligne sont achetés. Malgré les protestations des maires, la ligne sera fermées en 1949, victime du déficit engendré par la guerre, de l'état critiqye du matériel et de la diffusion de l'automobile.

 

La gare en construction en 1901.

 

L'emprise de l'ancienne ligne démontée qui traversait le pays a laissé place à des chemins tout à fait praticables et entretenus qui permettaient dans une ambiance bucolique de longer les jardins et les prés dans le bas de la ville.

 

Non loin de la gare vous trouverez, le long du bief, les abatoirs. Ce bâtiment a été construit en 1863. Jusqu'à cette date, les trois bouchers de Landreville à l'intérieur du village et les miasmes s'échappant de leur travail mettaient à mal la tranquilité et la santé publique. Ils ont été en activité jusqu'au tournant des années 1970.

 

Nous pouvons poursuivre notre parcours le long de l'eau et découvrir les deux moulins qui se trouvent le long du bief. On pense que le bief a été creusé pour réguler le niveau d'eau servant au moulins, par les moines de l'abbaye de Pothières. Ce moulin était à sa création un moulin à blé, mais dès 1598, on trouve un propriétaire marchand papetier.

 

Le moulin du bas a été transformé en une jolie propriété. Il y avait, contingüe au moulin une chapelle dédiée à sainte Anne, aujourd'hui disparue.

 

À proximité, ce qui reste de la demeure d'un maraîcher vivant à la fin du 19e siècle. Autour du bâtiment, on distingue encore le réseau de petits canaux servant à l'irrigation de ses plantations.

 

L'autre moulin, vers l'abattoir, date lui aussi de la période du moyen-âge. Il appartenait aussi jadis à l'abbaye de Pothières et a connu une vie agitée. Il s'est appelé au fil du temps Moulin du pont (1422), Moulin Ogerot (1533), Moulin Robert, Moulin Cottot (1750) et enfin Moulin Gentelot. Il a été moulin à blé, huilerie, scierie, centrale de production d'électricité et enfin, fabrique de boutons de nacre.

 

Le vannage du moulin.

 

On voit encore un des roues du moulin.

 

Non loin du moulin, l'un des deux lavoirs du village. Vaste, sa construction a été décidée en 1852. Il y régnait une grosse activité de lavage et c'était aussi un important lieu de sociabilité. Après l'arrivé de la machine à laver, c'est devenu un terrain de jeu préféré des enfants.

 

À proximité, la place communale, agrandie à la fin des années 1960 par un terrain de foot. Au fond de cet espace, un terrain de tennis créé au début des années 1900, alors que ce sport n'était pas encore tendance, par le musicien troyen de renommée internationale, Amable Massis, qui avait des attaches à Landreville.

 

Quittons les abords du bief pour aller vers le sud, au bord de la rivière Ource. Cette rivière naît sur la plateau de Langres, près de Poisson-lès-Grancey, à l'extrême sud du département de la Haute-Marne. Elle fait 100 kilomètres de long et de jette dans la Seine à Celles-sur-Ource.

 

Voici le site bucolique et reposant du roulis. Il s'agit de l'aménagement permettant la décharge de la rivière vers le bief, qui aliment les moulins et le lavoir.

 

Toujours en direction du sud, en nous éloignant un peu du village nous arrivons à la chapelle sainte Béline, qui nous attend au calme, sur le flanc de sa colline. L'abbaye de Mores possédait, non loin de là, une grange nommée l'Épine, et nous pensons que cette chapelle était une bergerie de cette grange.

 

Cette chapelle a connu au fil des siècles bien des vicissitudes. Elle a été asile pour les ermites, a été en ruines plusieurs fois, s'est même écroulées partiellement et à été reconstruite, puis vendue comme bien national et finalement a été léguée à la commune il y a quelques années par la famille qui en était propriétaire.

 

On voit ici la construction de la chapelle en 1924. C'est l'abbé Jactat, originaire de Landreville qui a entreprit la rénovation de l'édifice et qui a relancé le culte de sainte Béline. On le voit sur l'échelle et l'enfant assis en Maître Jactat, avocat troyen d'une grande notoriété.

 

Grâce à l'action conjuguée de la commune de Landreville et du Fonds de dotation « Landreville Patrimoine et culture », la chapelle a pu être restaurée.

 

En poursuivant notre chemin, atteignant le bois, nous trouvons la fontaine, où, selon la légende, le seigneur de Landreville a occis la jeune Béline qui repoussait ses avances. L'on dit que le lundi de Pentecôte, les âmes pures qui se penchent sur le bassin de la fontaine peuvent voir trois gouttes de sang.

 

Le calvaire, qui est situé juste derrière la fontaine.

 

Nous rentrons maintenant au village et avec un peu d'attention, nous pouvons lire ce qu'il nous dit, d'abord au fil des rues, il nous parle de son âge.

 

 

Puis de ce qu'il s'y est passé.

 

 

Et enfin qui vivait dans les lieux.

 

L'abbaye de Mores toute proche a été vendue à la révolution comme bien national à un négociant en matériaux de Bar-sur-Seine, et de nombreux éléments parsèment constructions.Ce proche provient de l'abbaye.

 

Un autre exemple de porche venant de l'abbaye de Mores.

 

Dans certains murs, on retrouve également des éléments de l'abbaye.

 

Nous remontons maintenant la rue pour arriver à la place du village. La mairie y trône sous le regard de l'église toute proche. Construite dans les années 1880, la mairie abrite et semble protéger l'école, exaltant symbole républicain.

 

Devant l'école, encore un symbole, a été édifié : le monument aux morts de Landreville.

 

Par la petite ruelle fleurie, nous regagnons l'église. Sur son parvis, nous avons une vue plongeante sur le village et sur la vallée de l'Ource, sous les frondaisons, loin de l'agitation et du bruit de nos vies.

 


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